Spécialiste Jeune, Paix et Sécurité

Update

Le contexte dans les provinces de l'Est de la RDC, à savoir le Nord-Kivu, le Sud-Kivu et l'Ituri, est caractérisé par une crise profonde et complexe, qui compte parmi les plus graves et de longue durée au monde. La situation est principalement due à l'escalade des conflits armés, impliquant de nombreux groupes armés ainsi que les forces gouvernementales, ce qui a des conséquences dévastatrices sur les populations civiles. L'un des impacts les plus significatifs est le déplacement massif de population. Les combats incessants ont poussé des millions de personnes à fuir leurs foyers. Ces déplacements s'accompagnent d'une insécurité alimentaire généralisée, car la violence interrompt l'accès aux terres agricoles et détruit les récoltes. En outre, les civils sont régulièrement victimes de graves violations des droits de l'homme, telles que des meurtres, des violences sexuelles et l'enrôlement d'enfants dans les groupes armés.
La situation est particulièrement volatile dans le Nord-Kivu, où l'intensification des affrontements avec des groupes armées non étatiques comme le M23 a provoqué des vague de déplacés massives autour de villes comme Goma. En janvier et février 2025, la province a été le principal foyer de l'escalade des conflits, avec 510 incidents conflictuels et 1 470 décès enregistrés à l'échelle nationale, dont respectivement 68 % et 80 % au Nord-Kivu. Cette intensité est la plus forte observée en 25 ans.
La prise de Goma et la fermeture de son aéroport fin janvier 2025 ont créé un blocus sans précédent, perturbant gravement l'acheminement de l'aide humanitaire. Les voies d'accès sont coupées, les camps de déplacés sont attaqués et les entrepôts humanitaires pillés. Les violences basées sur le genre (VBG) sont alarmantes.
Entre janvier et octobre 2024, 110 000 survivants de VBG ont été pris en charge, dont près de la moitié dans les provinces de l'Est. Sur la même période, les vérifications de l'ONU ont fait état d'une augmentation de plus de 100% des cas de violences sexuelles contre les enfants par rapport à l'année précédente. La sur-militarisation et le climat d'insécurité persistent pour les civils et les humanitaires, avec plus de 400 incidents de sécurité qui ont entravé l'aide en 2024, et le tragique décès de neuf collègues humanitaires.
Dans le Sud-Kivu et l’Ituri, la violence et les conflits intercommunautaires ont également entraîné des déplacements à grande échelle, contribuant à l'instabilité persistante de la région.
La province a connu une détérioration sans précédent de sa situation sécuritaire en 2025, à la suite de l'avancée des troupes de l'AFC/M23. En plus des déplacés arrivés du Nord-Kivu en 2024, le rapport de la commission des mouvements de populations du 31 mai 2025 a dénombré 1 466 485 personnes déplacées dans la province. La majorité de ces déplacés se trouvent dans les territoires de Kalehe, Fizi, Walungu, Kabare, Shabunda et Mwenga. La persistance des violences a entraîné une forte sur-militarisation et des crises intercommunautaires. Jusqu'au 30 juin 2025, les structures sanitaires ont rapporté la prise en charge médicale de 7 123 cas de viols.

Sous l'autorité générale et la direction du Représentant Résident, la guidance programmatique et supervision générale de la Représentante Adjointe, sous la supervision directe du Coordinateur du Programme de l’Est de la RDC, le Volontaire des Nations Unies entreprendra les tâches suivantes :

- Fournir des services pour développer des politiques et programmes dans le domaine Jeune, Paix et Sécurité à l’Est de la RDC :

● Contribuer à la conception et à la formulation de propositions de politiques, de programmes et d'initiatives dans le domaine Jeunes, Paix et Sécurité. Appuyer spécifiquement celles visant à renforcer la sûreté et la sécurité des communautés, en particulier dans les zones affectées par les conflits intercommunautaires (Bukavu, Uvira, Kalehe et, si possible, Fizi), en cohérence avec la feuille de route provinciale de transition et le plan d’appui des Nations Unies au Sud-Kivu.
● Analyser régulièrement les questions clés en matière de paix et de sécurité, y compris le processus de désarmement, de démobilisation, de redressement et de stabilisation des communautés (DDRC-S) et en intégrant les dimensions genre, âge et inclusion
sociale, conformément aux résolutions 2250 et 1325 du Conseil de Sécurité.
● Développer une cartographie en termes de politiques actuelles, de projets et de parties prenantes sur la jeunesse, la paix et la sécurité dans la province et identifier les synergies possibles avec les mécanismes locaux existants (Comités locaux de paix et de sécurité, Équipes de protection des jeunes et des femmes, Barza intercommunautaire, etc.).
● Supporter la mise en œuvre opérationnelle des fonds mobilisés par UNFPA sur les questions de jeunes, femmes, paix et sécurité.
● Identifier des stratégies pour renforcer le leadership des jeunes dans les processus de paix dans la région et l'atténuation des risques.


- Établir des partenariats et soutenir l'élaboration de stratégies de mobilisation de ressources :

● Aider à l'établissement de partenariats avec différentes parties prenantes ;
● Rédiger la documentation pertinente sur les donateurs et rechercher les opportunités potentielles de mobilisation des ressources ;
● Analyser et rechercher des informations sur les donateurs, finaliser des dossiers de mobilisation de fond sur les domaines de coopération possibles, identifier les possibilités de partage des coûts ;
● Organiser, compiler et traiter les informations provenant des donateurs et de l'équipe de projet, afin d'alimenter diverses bases de données et documents.
● Identifier et mettre en œuvre des stratégies innovantes, notamment l’approche Intervention Civile de Paix / Unarmed Civilian Protection (ICP/UCP), pour renforcer le leadership des jeunes – filles et garçons – et des femmes dans les processus de prévention, de gestion et de résolution pacifique des conflits, ainsi que dans l’atténuation des risques sécuritaires


- Coordonner les efforts de plaidoyer, de développement des connaissances et de communication sur les, jeunes, la paix et la sécurité :

● Participer aux réunions et dialogues politiques sur des questions liées à l’éducation à la paix et à la sécurité dans la province.
● Aider au développement de stratégies de plaidoyer et à leur mise en œuvre.
● Aider au développement de stratégies et de méthodologies de gestion des connaissances et de produits sur la participation des jeunes aux processus de paix dans la province.